La première salle de sport privée

Chronique historique

par Sylvain Bertoldi, conservateur en chef des Archives d'Angers

Vivre à Angers n° 381, mars-avril 2014

Mise à jour : 16 février 2023

Le sport commence à prendre un certain développement à Angers au début du XXe siècle, sous l’action des sociétés privées et des patronages. La première salle de sport est créée en 1911 par l’entrepreneur Julien Bessonneau pour ses ouvriers, rue Montaigne, où elle existe toujours, désormais propriété de la Ville d’Angers. Mais pour les autres Angevins en quête de culture physique il y a un siècle, où aller ?

Venu du Pas-de-Calais avec la guerre

C’est seulement après la Grande Guerre que s’ouvre, à la fin de 1919, la première salle de sport pour les particuliers, au 29 rue de Quatrebarbes. Il s’agit de l’Institut d’éducation physique d’Arthur Mathé. Ils sont encore quelques-uns à Angers, en particulier le tennisman Raymond Le Bomin, à se souvenir que leurs parents s’y rendaient pour s’assouplir…

Arthur Mathé est un ancien militaire du 33e régiment d’infanterie d’Arras, puis du 6e Génie d’Angers, démobilisé à Angers le 19 octobre 1919. Né à Lens le 24 mai 1890 d’un père mineur, il est le quatorzième d’une famille de seize enfants. Le service militaire (1911-1913) lui offre l’occasion de trouver sa voie. Déjà, à la fête des anciens du 33e d’infanterie, le 17 septembre 1912, le caporal Mathé, « moniteur », présente la section de gymnastique au général Brizard et au colonel Pétain. Le 30 septembre, il est nommé caporal instructeur à l’école militaire préparatoire de Montreuil-sur-Mer et obtient son diplôme de « maître de gymnastique » le 30 juin 1913, après examen passé devant la commission de gymnastique d’Arras. Rentré dans ses foyers en septembre, il obtient le poste de professeur d’éducation physique aux mines de Lens.

Moins d’un an plus tard, c’est la mobilisation du 3 septembre 1914. Du 33e d’infanterie, il passe au 6e Génie le 1er octobre 1915. Comme tous les soldats, il connaît le va-et-vient entre le front et l’arrière, d’autant qu’il est blessé à trois reprises sur le front de la Marne, en 1914 et 1915. En 1917, de janvier à août, il est envoyé à l’école militaire de Joinville qui forme les moniteurs en éducation physique, puis à Angers, base de son corps d’armée où il devient instructeur pour les jeunes recrues jusqu’à sa démobilisation le 19 octobre 1919. Sitôt arrivé dans la capitale de l’Anjou, il fait venir sa femme Élisa, évacuée d’office vers Montluçon au moment où les Allemands ont envahi le nord de la France, et la petite Hélène née au cours de ces tribulations. Le couple s'établit à Angers. À Lens, il ne reste plus rien de sa maison. Tout doit être repris de zéro.

L’Institut d’éducation physique

Sans doute à l'automne 1919, la famille s’établit au 29 rue de Quatrebarbes. A. Mathé y ouvre au rez-de-chaussée son Institut d’éducation physique. On y accède, comme l'indique une publicité publiée dans "Le Petit Courrier" du 6 novembre 1919, par le 30 boulevard du Château, qui communique avec le 29 rue de Quatrebarbes. En dehors des différents exercices de gymnastique, de la gymnastique médicale et des massages, A. Mathé propose une méthode pour lutter contre l'obésité, sans qu'elle soit nuisible à la santé ; prépare aux sports athlétiques, marche, course, saut, lancer et lever ; au brevet d'aptitude militaire et aux centres d'instruction physique ; enseigne les moyens de défense et d'attaque, la boxe française et anglaise, la canne, la lutte et le Jiu-Jitsu. Ses succès et l’avis favorable du corps médical lui ont fait obtenir par la suite, lors de la réglementation de la profession de « masseur-gymnaste médical », le diplôme d’État de masseur-kinésithérapeute (25 mai 1948).

Dès 1920, l’Annuaire Siraudeau mentionne Arthur Mathé comme membre de l’Union gymnastique et sportive de l’Anjou (UGSA), appartenant à la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF). Elle avait pour but de former des générations d’hommes robustes et de vaillants soldats, grâce au développement de la préparation militaire. De nombreuses sociétés y sont affiliées, comme la Vaillante, l’Intrépide ou le Club sportif Bessonneau (futur Club sportif Jean-Bouin). Non seulement A. Mathé est membre de l’Union, mais il est même inspecteur général des sociétés affiliées, grâce à sa qualification, indiquée en regard de ses fonctions : « moniteur de Joinville, diplôme d’Arras ». Par la suite, on le voit également faire partie des sections de gymnastique et de sport de l’Union (Annuaire Siraudeau, 1930).

C’est dans ce cadre qu’il s’investit dans les patronages, à Saint-Joseph, à Notre-Dame-des-Champs…, pour des activités physiques et même théâtrales. Afin de favoriser un développement intense de la gymnastique, il fonde la Phalange angevine en 1925, regroupant une élite de douze à quinze moniteurs sous sa direction de « moniteur général ». Les athlètes se produisent partout et organisent des spectacles mêlant exercices physiques et musique, comme ce 22 mai 1927, salle Saint-René (6 impasse des Jacobins) : après quelques œuvres chantées par Madeleine Riobé, « la Phalange se produisit dans des exercices d’ensemble et dans le travail aux appareils. Avec de tels gymnastes, M. Mathé peut espérer les plus légitimes succès, note le journaliste du Petit Courrier du 24 mai. Les poses gymniques, plastiques et artistiques qui nous furent présentées, nous firent admirer la beauté masculine des athlètes. » Le spectacle, « pour la première fois à Angers », d’une troupe de vingt-cinq Russes qui interprètent leurs danses et chants nationaux, forme le clou de la soirée.

Professeur de gymnastique

En même temps, Arthur Mathé donne des cours d’éducation physique dans la plupart des institutions religieuses d’Angers, à Saint-Laud, Bellefontaine, Saint-Joseph, l’Immaculée-Conception, Saint-Maurille, Saint-Julien… Il figure sur un cliché des professeurs publié dans la Notice historique de l’institution Saint-Julien rédigée par l’abbé Louis Tricoire en 1939. Partout il fait impression. En 2011, Jean Valter, ancien élève de Saint-Julien, s’en souvient encore et s’exprime ainsi dans le bulletin de l’association des anciens élèves :

« La gym selon Monsieur Mathé. Car il y avait déjà à Saint-Julien ce genre d’enseignement lorsque je suis arrivé en octobre 1938… […] À cette époque, on se contentait d’une petite demi-heure « pépère », une fois par semaine […]. Nous eûmes toujours le même professeur de gym […]. Il s’appelait Monsieur Mathé et je vous jure qu’il avait fière allure. On disait que, lorsqu’un collègue l’interpellait – « Monsieur Mathé ? », il répondait invariablement […] : « Soi-même ! » Il était donc devenu « Monsieur Soi-même » (source officielle : Henri Biotteau).
Quant à son « look », on l’aurait cru tout droit sorti d’une gravure des années 1900. Le plus souvent, notre professeur d’éducation physique nous apparaissait comme un « gymnaste à l’ancienne » : petit  gilet à pointe gris clair, pantalon de drap fin rayé que l’on qualifierait de nos jours de « fuseau », mais avec un impeccable pli strictement tendu par des sous-pieds, laissant deviner de fines guêtres de tissu gris assorti, recouvrant à demi d’élégantes bottines de chevreau. Le cheveu était rare, pas encore grisonnant, mais soigneusement fixé, ainsi que les moustaches. Je crois bien me souvenir que les pointes de ses moustaches devaient être effilées et assez longues, probablement horizontales. […] Il arrivait certaines fois, soit qu’il fît plus frais ou plus humide, de voir Monsieur Mathé avec des leggings de cuir sur des culottes de cheval de coupe très militaire et aussi parfois coiffé d’un joli feutre noir. Pourtant, même s’il se présentait ainsi, au garde à vous, torse bombé, se donnant l’air sévère, il n’arrivait pas à nous faire peur. Derrière cette façade, il n’était pas interdit de deviner le brave type […]. Nous ne l’avons jamais entendu élever la voix ni proférer le moindre reproche, ni nous promettre la moindre sanction, et pourtant, je vous jure qu’on n’en foutait pas une ramée ! Néanmoins, la parole était brève et virile, ça donnait : « Prenez vos distances !… Bras et jambes écartés !… Rotation du torse à droite !… Rotation du torse à gauche !… Une, deux !… Une, deux !… » […] Il exécutait lui aussi en cadence, sans le moindre essoufflement, les exercices annoncés et avec quelle facilité et quelle souplesse ! »

Le témoignage de Raymond Le Bomin, dont il fut l’élève à Saint-Maurille, peut résumer tous les autres : « Monsieur Mathé avait tout d’un grand monsieur et l’allure d’un ancien militaire. »

Le club de plage à Pornichet

Non content de se multiplier à Angers, A. Mathé crée en 1921 le premier club de plage à Pornichet. Il le baptise « Family Sporting Club », sans doute à cause de l’Hôtel Family qui domine la plage. Tous les étés, la famille Mathé s’installe donc à Pornichet pour deux mois et demi, de juillet à la mi-septembre. Le professeur de gymnastique est infatigable : il se lève très tôt et dès six heures propose des massages dans les différents hôtels de la station. De 9 à 12 heures, il donne ses leçons au Family Sporting Club, payant de sa personne en réalisant lui-même tous les exercices. De 14 à 16 heures, nouvelles leçons, cette fois des leçons particulières de rééducation dans sa villa où il a aussi aménagé un grand portique dans le jardin et une salle de gymnastique. Comme le note Michel Rainis dans son Histoire des clubs de plage parue en 2001, « Mathé est un véritable forcené du travail ».

Les exercices qu’il pratique sont tirés de la méthode naturelle de G. Hébert et des idées du docteur Ernest Moreau-Defarges, qu’il connaissait bien, créateur du premier stade d’éducation physique de plage à La Baule en 1913. Il y a d’abord la gymnastique éducative pour la correction des attitudes et l’éducation respiratoire, puis la gymnastique utilitaire pour développer le système musculaire, enfin la gymnastique athlétique, pour ceux qui feront la préparation militaire. A. Mathé arbore la même tenue que celle de G. Hébert ou du docteur Moreau-Defarges : costume blanc, cravate, large ceinture noire, casquette d’officier de marine et… épaisse moustache.

Militaire de formation, Mathé suit les préceptes de la gymnastique suédoise de Ling, en vigueur à l’armée depuis le règlement de 1902. Il a « l’habitude de conduire sa leçon avec un sifflet tubulaire de marine à deux sons. Les exercices et les positions se succèdent sur le sable : position initiale, bâton horizontal et maintenu appuyé à la partie arrière des épaules afin de redresser le corps. Après les divers passages des jambes sous le bâton, abaissements divers et flexions avant et arrière, les moulinets à droite, à gauche, les lancers variés vers le haut, balancés, flexions, tourniquets, torsions du corps…, suivent les exercices respiratoires avec le bâton. » (Michel Rainis, Histoire des clubs de plage, 2001, p. 156). Les leçons sont variées, mêlant mouvements, exercices au bâton ou à la massue. Aux hommes, il propose le « tapage massage » en fin de séance, afin de permettre aux muscles de se décontracter ; aux femmes, le travail en plateau, recommandé par G. Hébert. Avec tous, il est à la fois autoritaire et bienveillant. Le maintien a une grande importance pour lui. Il faut se tenir bien droit, redresser le corps. Les leçons se terminent par des exercices respiratoires.

Mathé est un homme moderne qui n’hésite pas à recourir à la publicité. Dans le journal La Brise (14 août 1926), cité par Michel Rainis, il fait paraître cet encart publicitaire :

« M. Arthur Mathé n’est pas un professeur de passage, mais bien un spécialiste (6e année à Pornichet). Son installation d’Angers, ses résultats obtenus et approuvés par le corps médical, les nombreuses attestations, ses titres gagnés loyalement, résultats de ses études anatomiques et physiologiques, ses compétences techniques et pratiques en gymnastique sont pour les parents une garantie irréfutable. Parents, méfiez-vous des dires pompeux qui n’existent trop souvent que sur le papier ; adressez-vous toujours à des spécialistes titrés et connus, assurez-vous qu’ils le sont réellement. »

Le Family Sporting Club, rue Volney

On a ainsi une idée des leçons qu’Arthur Mathé pouvait mettre en pratique à Angers. Après la naissance de trois enfants, entre 1920 et 1927, le couple déménage en 1928 pour une maison plus grande, au 47 rue Volney, où l’institut d’éducation physique, avec salle de sport et de massage, peut être réinstallé plus au large. Bien mieux, comme c’était « un battant », écrit sa fille Odette dans ses souvenirs, « il a loué sur le grand jardin nous entourant une superficie sur laquelle il a fait construire un tennis couvert. Il a créé un club [d’abord appelé Family Tennis club en 1929-1930, puis Family Sporting Club, comme le club de Pornichet], où les joueurs sont venus de plus en plus nombreux, il y avait des championnats régulièrement et tout a bien marché jusqu’à la guerre en 1939 ». Là encore, après la salle de tennis Bessonneau de la rue Montaigne, c’est le premier tennis couvert d’Angers. D’autres terrains existaient, comme celui du 29 rue Chèvre, mais en plein air. A. Mathé excellait dans tous les sports, natation comprise, pratiquait tennis, boxe. Pour le tir, il aménage un stand à côté de son tennis couvert. Les clients sont nombreux parmi la bourgeoisie et l’aristocratie angevines. Les familles de Mieulle, La Grandière, beaucoup de médecins fréquentent les salles de la rue Volney. Des champions de tennis comme le couple Le Bomin et Odette Gagneux y viennent régulièrement jouer. Mme Mathé gérait les locations du tennis de son petit bureau installé dans une véranda. Si le client arrivait seul, les enfants Mathé, Odette ou Albert, avaient pour mission de faire la partie avec lui.

Le club, définitivement organisé en novembre 1929 selon un article du Petit Courrier du 22 novembre, n’est officiellement déclaré en préfecture que le 2 mai 1931 : à sa tête, le vicomte Palamède de La Grandière, président ; Pierre Semen, avocat à la Cour et adjoint au maire, vice-président ; Paul Douix, directeur de l’imprimerie centrale, secrétaire ; Henri Fargues, représentant, secrétaire adjoint. Arthur Mathé exerce la charge de trésorier et Roger Bonhomme, étudiant en médecine, est trésorier adjoint.

Cela n’a pas empêché Arthur Mathé de mettre sur pied des tournois de tennis dès mars et juin 1929 et, une fois le club institué, la décision est prise d’organiser le plus grand nombre possible de réunions, sous forme de tournois de famille, et non de championnats officiels, à l’image de ceux qu’A. Mathé a déjà mis en oeuvre en mars et juin. Il s’agit de donner à tous la possibilité de faire du sport pour le sport, et pour sa santé. C’est bien sûr aussi un moyen efficace d’attirer une nombreuse clientèle à l’établissement sportif. Un calendrier est annoncé, avec un premier championnat les 14 et 15 décembre, un autre est à l’étude pour Noël. Fin février, ce sera le championnat des Grands magasins des Nouvelles Galeries. D’autres se dérouleront à Pâques et début juin, pour terminer la saison. De beaux prix seront distribués. L’article du Petit Courrier se termine par un conseil : « Entraînez-vous et sérieusement » !

La devise du club, rapportait Le Petit Courrier du 22 novembre 1929, « c’est de continuer avec la tradition du sport familial dans un club ouvert à tous. » Les statuts déposés en préfecture sont plus précis : le Family Sporting Club a pour but « de développer par l’emploi rationnel de la gymnastique, du tennis, du tir et des sports en général, et par la préparation militaire, les forces physiques et morales des jeunes gens, de préparer au pays des hommes robustes et de vaillants soldats ». Ce programme est celui-là même de l’Union gymnastique et sportive de l’Anjou.

Le club n’hésite pas à faire paraître dans la presse de nombreuses annonces. Un article du Petit Courrier, publié le 29 mars 1930, met en valeur les nombreux avantages de la nouvelle société sportive :

« 1 – Salle exposée au centre d’un immense jardin et entourée d’autres largement boisés
2 – Une aération très abondante et judicieusement étudiée, d’où une fraîcheur très agréable
3 – Certitude de pouvoir jouer même les jours de pluie, chose assez fréquente dans notre région
4 – Le jour, une visibilité parfaite provenant de nombreuses baies vitrées
5 – Le soir après dîner, et jusqu’à 23 heures on peut encore jouer, ayant une lumière intense de cinq mille bougies à sa disposition
6 – Un parquet impeccable en chêne, teinté en vert, vous donnant l’illusion de jouer sur le gazon. »

L’article s’achève en insistant sur les tarifs attractifs du club, pas plus élevés que ceux des tennis découverts, « qui sont loin de fournir le confort et la sécurité » assurés par le court du Family Tennis Club. En 1932, il propose aussi à ses adhérents du tennis de table (tournoi de ping-pong du 5 mai). Les locaux abritent également des banquets, comme celui du 25e anniversaire de la Fédération des sociétés de joueurs de boule de fort de la région Ouest, le 9 octobre 1932.

Les salles de sport sont encore très rares dans l’Angers des années trente. Il n’y en a que trois en 1936 : Mathé, rue Volney ; l’école de culture physique de Paris, rue de la Préfecture, aux mains de Roger Boisbouvier et Lassalle Saint-Jean, rue Chaussée-Saint-Pierre. Celle du docteur A. Crias, fondée au 34 rue Franklin peu après l’institut d’A. Mathé - elle est signalée par l’Annuaire Siraudeau de 1920 – disparaît rapidement.

En 1940, le bail du 47 rue Volney n’est pas renouvelé. Toute la famille Mathé doit déménager… de l’autre côté de la rue, au 14, dans une grande maison de trois étages où Arthur réinstalle son cabinet de gymnastique et de massage au 1er étage. Le fond du jardin accueille le stand de tir. Sa grande distraction du dimanche après-midi, se souvient sa petite-fille Hélène, est de tirer avec son fils Albert. La salle de tennis, en revanche, a dû être démontée et vendue en pièces détachées à l’armée. En 1959, à soixante-neuf ans, A. Mathé prend sa retraite. Sa clientèle est reprise par Dubillot, rue Blaise-Pascal.

Terminons avec cette photographie datée de 1943 qui pourrait rappeler bien des souvenirs à ceux qui l’ont connu à cette époque.

Arthur Mathé est décédé le 22 août 1972 et son épouse Elisa, le 5 mars 1979.

Avec la collaboration de Mme Hélène Gratas, née Mathé.