Chronique historique
par Sylvain Bertoldi, conservateur en chef des Archives d'Angers
Vivre à Angers n° 401, juillet 2016
De 1903 - date de sa création - à 2016, la ville accueille seize fois la grande épreuve cycliste, vingt si l’on compte les simples passages. Angers est pour la première fois ville-étape en 1936, organise sa première étape contre la montre en 1963 et, consécration suprême, obtient d’être désignée ville-départ du Tour en 1967, exploit qu’elle réitère en 1972. Elle partage ce doublé avec neuf autres villes. Brest affiche un triplé. Paris est naturellement hors catégorie, avec 37 départs à son actif.
On peut dire que, des années cinquante aux années soixante-dix, Angers est une des villes aimées du Tour de France. Quatre ou cinq tours y font étape chaque décennie. Rien de comparable avec Bordeaux, certes, qui a connu 73 Tours sur 103. La taille et la situation géographique des villes n’ont, elles non plus, rien de comparable. Angers se désolait d’être à l’écart du tracé du Tour de France, lorsque celui-ci, après les deux premières années de lancement, suivait bien sagement les frontières de l’Hexagone. C’était le temps où Brest le voyait chaque année… Comme le disait fort bien le journaliste Victor Dauphin, l’Anjou, pays d’entre-deux, est « pour ainsi dire « entre chair et peau », ni à l’extrémité du pays, ni proche de la frontière et un peu à l’écart des grandes voies allant du nord au sud. C’est ainsi que, continuait-il dans son article du 27 juillet 1936 publié dans Le Petit Courrier, même en y mettant le prix, nous ne verrons jamais passer ici un Bordeaux-Paris, alors que Tours n’a à faire aucun effort pour cela ». Il ajoute :
« Et puis, malgré nos efforts, car il y a eu des démarches, bien avant guerre, nous ne l’avons plus revu car nous n’étions pas sur un itinéraire prévu et il semblait bien qu’il devenait immuable. »
À la demande de Jean Turc
Mais, au début des années trente, les choses évoluent, l’itinéraire du Tour de France quitte la lisière des frontières et, en 1936, fait étape pour la première fois à Angers, sur la demande instante d’André Bertin, directeur général des établissements Cointreau, lié par de vieilles relations d’amitié à l’organisateur de l’épreuve, Henri Desgrange. Le Tour revient en 1950, 1951, 1954, 1956… et comme « il n’y a jamais eu aucun problème d’organisation », qu’au contraire « c’est avec un dévouement digne des plus grands éloges » que tous se serrent les coudes « pour que la manifestation remporte le plus éclatant des succès », les directeurs du Tour – Jacques Goddet et Félix Lévitan – décident de faire d’Angers la ville-départ de l’épreuve.
« Depuis deux ans déjà, indique le rapport du commissariat général de l’organisation en avril 1967 (Archives municipales, 1229 W 8), la municipalité de M. Turc avait sollicité les organisateurs en vue d’obtenir que le départ de l’épreuve ait lieu à Angers. Le sens de rotation du Tour 1966 n’avait pas permis de répondre immédiatement à ce sympathique souhait, et c’est pourquoi le choix s’est porté en 1967, sans aucune hésitation, sur la capitale de l’Anjou, à la satisfaction mutuelle. Nous savons que, comme à l’habitude, la ville d’Angers toute entière s’apprête à réaliser au profit du Tour de France des installations impeccables, tant pour la préparation que pour le cérémonial de départ. Il en sera de même pour l’épreuve contre la montre de la veille, innovation qui a été particulièrement accueillie et appréciée de tous, d’autant plus qu’elle permettra au premier maillot jaune de l’année de se présenter au départ. Il est agréable de vérifier, en effet, qu’à tous les échelons et dans tous les domaines, un grand mouvement d’enthousiasme a pris corps. »
Le 28 novembre 1966, le projet avait été présenté par le maire au conseil municipal. La question financière est naturellement évoquée. L’organisation du Tour demande tout de même 100 000 francs, somme importante à l’époque, alors que pour l’accueil d’une étape du Tour 1966, le versement n’avait été que de 35 000 francs. Mais souligne Hubert Grimault, l’adjoint aux sports, la Ville a obtenu une « dérogation », c’est-à-dire une innovation : la veille au soir du départ, on commencera le Tour de France en organisant une course contre la montre entre tous les champions, « ce qui devrait permettre de récupérer une partie de la mise » avec les entrées payantes. Il rappelle aussi que le Tour séjournera – pour le plus grand avantage du commerce angevin – une grande partie de la semaine à Angers, du lundi 26 au vendredi 30 juin, ce qui représente 1 200 à 1 300 personnes : 500 coureurs, soigneurs, mécaniciens, ainsi que la direction de la course et ses services ; 300 personnes pour la caravane publicitaire et environ 300 journalistes. Aussi le conseil vote-t-il à l’unanimité - moins une abstention - en faveur de cette grande manifestation.
Aussitôt Hubert Grimault adresse une demande de renseignements aux villes qui ont déjà été « ville-départ » du Tour : Nancy, Nantes, Le Havre, Strasbourg, Brest, Rouen, Rennes, Lille, Mulhouse. Ce ne sont pas tant les modalités d’accueil qui l’intéressent, mais la question financière : « Quelle organisation a été prévue pour couvrir une partie de l’importante subvention sollicitée par le comité organisateur de l’épreuve ? » Et aussi : « Un programme a-t-il été édité par vos soins ou par le comité local mis en place en cette occasion ? »
Marché d’intérêt national ou place La Rochefoucauld ?
L’organisation du Tour 1966 avait dérogé aux habitudes prises. Les précédentes éditions avaient élu domicile place La Rochefoucauld, devenue la grande place cycliste d’Angers. Le premier vélodrome – en bois – y avait vu le jour en 1910 grâce au Moto-Vélo-Doutre angevin et la grande boucle se retrouvait sur la place à chacune de ses étapes angevines, à l’exception du Tour 1936 dont l’arrivée eut lieu au nouveau vélodrome, rue Montesquieu.
En 1966, c’est le nouveau Marché d’intérêt national (MIN), le « marché-gare » suivant l’expression de l’époque, qui avait été choisi, surtout parce que l’administration de la foire-exposition ne pouvait dégager la place La Rochefoucauld en temps voulu. Mais aussi parce qu’au MIN pouvaient être réunies en un seul lieu toute l’organisation très dense du Tour et l’arrivée des coureurs sur une superbe ligne droite de plus d’un kilomètre. Les services de l’épreuve s’y trouvaient moins exposés que place La Rochefoucauld. Toutefois, l’arrivée ne pouvait se faire qu’un dimanche, quand le Marché d’intérêt national était vide et les lignes téléphoniques disponibles. Autre argument et non des moindres : le transfert trop fréquent des manifestations vers ce nouveau point géographique de la ville, au détriment de la Doutre, indispose beaucoup d’Angevins, selon Jean Sauvage (conseil municipal du 28 février 1966).
Un compromis est trouvé pour 1967 : la permanence du Tour sera installée au Marché d’intérêt national dans deux grands halls contigus, dans la salle des enchères et la salle du conseil, tandis que les épreuves sportives se dérouleront place La Rochefoucauld. Décision fort habile, puisque l’on pouvait faire payer le public dans les deux endroits… : au MIN, pour visiter les installations, voir l’équipement des coureurs, les ateliers mécaniques… ; place La Rochefoucauld pour assister aux épreuves. Sur la place, les billets jaunes debout sont à 3 F, les billets assis rouges, verts ou roses suivant l’accès, à 5 F. Sont édités 3 500 billets de tribune, 4 000 billets debout, 15 000 pour le parcours contre la montre.
Impeccable organisation
Rien n’est laissé au hasard. Une signalisation très dense est mise en place depuis la gare Saint-Laud et la route de Paris vers les voies menant au MIN. Les virages très serrés du circuit contre la montre sont signalés par des panneaux, des balles de paille, des drapeaux jaunes. La surveillance du circuit contre la montre est assurée par un agent tous les cinquante mètres. Le Génie est prié d’apporter sa contribution. Il délègue 150 hommes. La question épineuse du parking des voitures est réglée en faveur de parkings au centre-ville, pour éviter des navettes : quais de la Savatte et Gambetta, place Saint-Serge et quai Félix-Faure. On abandonne l’idée de parking à l’aérodrome d’Avrillé.
Le grand fleuriste Garnier-Juret, rue des Lices, est choisi par la direction du Tour pour fournir les bouquets aux leaders du contre-la-montre. Hubert Grimault entérine ce choix, mais se permet de rappeler, par amitié pour le grand journaliste sportif du Courrier de l’Ouest, Yves Donor, promoteur du retour du Tour à Angers en 1950, que Madame Donor (en fait Madame Doron, Donor étant un pseudonyme) exploite un commerce de fleurs, rue du Haras. Les musettes des coureurs, le 30 juin au matin, seront garnies par la pâtisserie Au Paillon d’Or, 36 boulevard du Maréchal-Foch. Tous les hôtels de la ville sont réquisitionnés pour loger les équipes : l’équipe de France A est à l’Hôtel de France, place de la Gare ; les Bleuets à l’Hôtel du Progrès ; les Coqs à l’Hôtel Saint-Julien ; l’équipe A d’Italie à la Boule-d’Or…
Le 23 juin, le tout nouvel Office municipal des Sports – l’un des premiers de France, il y a 25 000 licenciés sportifs à Angers – inaugure ses locaux au Welcome, à l’emplacement de l’ancien bar et présente en même temps la plaquette spécialement éditée pour le départ du Tour du France. Innovation qui intéresse les chasseurs d’autographes, elle ménage un espace blanc sous la photographie des coureurs... Une brochure appelée à devenir document « collector » ! La Ville en profite pour faire sa publicité dans un article intitulé « Angers reste la cité des fleurs et devient une cité industrielle en pleine expansion ». L’enseignement, les concerts, le théâtre, le Festival d’art dramatique sont mis en valeur. La personnalité d’Angers, avec ses jardins éclatants, le calme de ses bords de Maine, le charme et l’intérêt de ses monuments qui expriment bien la « douceur de vivre » sont soulignés. Mais, conclut l’article, Angers a songé aussi à son avenir […]. Trois zones industrielles, représentant au total 300 hectares, ont été créées. […] Dans la seule zone d’Écouflant, les diverses installations d’industries nouvelles représentent la création de 3 000 emplois. Nous pouvons avoir confiance. Le destin d’Angers, dans tous les domaines, est assuré. Il est assurément brillant. »
Le Tour de France renforce cette confiance.
« C’est le plus impressionnant support publicitaire qui soit, résume Yves Donor (Le Courrier de l’Ouest, 24-25 juin). Déjà un quartier d’Angers, celui de la Roseraie, a pris ce thème pour sa magnifique fête de demain dimanche. À partir de lundi, ce sera la ville tout entière qu’on pourra voir participer à l’événement marquant de l’année 1967, celui qui fera d’Angers pendant quatre jours la capitale de l’épreuve la plus populaire du monde ».
Angers sous les yeux du monde
L’excitation commence dès le lundi avec les premières arrivées officielles au MIN. Le lendemain, le match des Polymusclés au stade Jean-Bouin ouvre la grande semaine de festivités. Cette rencontre opposant d’anciennes gloires du football angevin – Kopa, Bykadoroff, Meuris, Pasquini, Michlovsky… est née d’une idée de Roger Bastide, du Parisien libéré, président des Polymusclés de Paris. 4 000 à 5 000 spectateurs sont au rendez-vous.
Toutes les équipes rallient Angers le mercredi 28 juin. À 19 h 30, un chapitre spécial de la confrérie des Sacavins, sous la présidence de Gasnier du Fresne, intronise onze champions cyclistes : les anciens champions du monde Ferdi Kubler (Suisse), Rick Van Looy (Belgique), Tom Simpson (Angleterre), Georges Speicher et Jean Stablinski (France), Jan Janssen (Hollande) ; les deux récents vainqueurs du Tour de France, l’Italien Felice Gimondi et le Français Lucien Aimar ; le leader de l’équipe de France, Raymond Poulidor ; le champion de la montagne, l’Espagnol Jimenez et enfin le seul Angevin du Tour 1967, Christian Raymond. Dans le même ordre d’idée, la chambre de commerce apporte son concours au Comité interprofessionnel des vins d’Anjou et de Saumur (CIVAS) pour remonter place du Général-Leclerc, à l’angle du boulevard Bessonneau, la fontaine lumineuse des vins d’Anjou, qui avait été créée à Osnabrück pour les festivités 1967 du jumelage. « Un comptoir circulaire de 4 m de diamètre, portant une frise lumineuse, est complété, en son centre, par la fontaine haute de 5 m, dont le pied est formé de quatre culs de tonneaux. Les colonnes amenant le vin sont dissimulées derrière des plaques de plastique illuminées. » (Le Courrier de l’Ouest, 28 juin). Le blason de l’Anjou, également lumineux, domine l’ensemble. On y déguste les meilleurs crus de l’Anjou en rouge, blanc et rosé.
Etant donné l’horaire tardif du prologue contre la montre du jeudi, les spectacles du soir sont exceptionnellement donnés l’avant-veille du départ. C’est donc le mercredi que les Angevins assistent place du Général-Leclerc au grand spectacle d’Europe 1, à partir de 21 h 30. Sur son podium « électronique », des jeux sont animés par Harold Kay en smoking. Les majorettes, indispensables composantes des fêtes des années soixante, sont présentes. Puis on applaudit la plus jeune formation de jazz de France, les huit Haricots rouges, d’une moyenne d’âge de 22 ans et demi. Après le fantaisiste Monty, l’incomparable imitateur Sim remporte un grand succès : sans aucun instrument, il arrive à faire entendre une attaque de la terre par les Martiens… Clou du spectacle : Dalida, accompagnée par Guy Mota et son ensemble.
Place aux réceptions officielles le jeudi pour l’état-major du Tour, les journalistes et directeurs sportifs, le comité d’organisation local et les personnalités : à l’hôtel de ville à 11 h 30, aux greniers Saint-Jean par l’entreprise Cointreau à 15 h, au Courrier de l’Ouest à 17 h 30. À l’hôtel de ville, Jean Turc précise que le « Tour de France reste une grande dame », suivant le témoignage d’Américains connaissant Angers qui, après la tour Eiffel et les tapisseries de l’Apocalypse, placent le Tour comme « phénomène » étonnant de la vie française. Il conclut en saluant avec humour les représentants de la ville de Vittel, cité-départ du Tour 1968 : « Nous savons que leurs moyens sont grands. Néanmoins, pour le liquide, il est indéniable qu’ils sont plus faibles que nous… ». Jacques Goddet remercie chaleureusement les Angevins. N’ont-ils pas toujours démontré leur sportivité ! Jean Turc remet la médaille d’or de la Ville au co-directeur du Tour, Félix Lévitan, à Élie Wermelinger et à Bernard Laville, commissaires généraux, médaille que Jacques Goddet avait reçue lors d’un précédent passage de la course à Angers. Des cartons d’une sélection de vins d’Anjou sont adressés à la presse.
À 18 h 30, la caravane publicitaire arrive par le quartier Saint-Serge. À grand renfort d’avertisseurs musicaux et bruyants, déversant force casquettes en plastique (une nouveauté depuis 1966…), chapeaux de papier, porte-clés, prospectus et cacahuètes, elle parcourt les boulevards, la place du Ralliement, la rue Lenepveu et se disloque place Louis-Imbach, devant le siège du Courrier de l’Ouest. Succès énorme traduit par un formidable embouteillage ! Impossible de rallier le centre-ville depuis la gare en moins d’une heure… « De mémoire angevine, on connut rarement pareil embarras. »
3 400 places de tribunes, 5 km de barrières
Les choses sérieuses peuvent commencer à 20 h place La Rochefoucauld, avec le départ du circuit individuel contre la montre pour désigner le maillot jaune du départ officiel du lendemain. Jusqu’alors, c’était le vainqueur du Tour précédent, s’il participait à nouveau à l’épreuve. Ce prologue, le premier du genre sur le Tour de France, permet aussi la présentation des coureurs au public. Les 5,7 kilomètres du circuit ont été tracés par Élie Wermelinger, ancien surveillant au lycée David-d’Angers au temps où Jean Turc y était élève… Tout en tournants, il passe par les places Monprofit, Bichon, les rues Valentin-Haüy, Braille et Larrey, le pont de la Haute-Chaîne, la rue Thiers, la place Molière, quai Gambetta (le Tour tourne autour de l’entreprise Cointreau, alors encore située au centre-ville), le pont de la Haute-Chaîne (deuxième passage) et arrivée place La Rochefoucauld, avec une ligne droite de 375 m. « La grande foule, rapporte Le Courrier de l’Ouest du lendemain, était présente. Elle a vibré. Elle a su encourager ses favoris, les aider par ses acclamations et sa puissance vocale ». Raymond Poulidor, très applaudi, arrive brillamment second, pour six secondes seulement de plus que le vainqueur, José-Maria Errandonea. L’épreuve est marquée par la supériorité des Ibériques, déjouant le pronostic du Courrier de l’Ouest qui titrait le jour même : « Tom Simpson part favori de l’étape contre la montre, mais l’Angevin Raymond sera très encouragé ». Hélas, durant ce tour 1967, Tom Simpson devait arrêter sa course, et sa vie, le 13 juillet, sur les pentes du mont Ventoux.
La grande fête populaire se poursuit dans la nuit par un festival d’accordéon sous les doigts de Raymond Boisserie, millionnaire du disque – Yvette Horner ne suit plus le Tour depuis 1964 – Bernard Locutura (Grand Prix européen 1965) et Pierre Grenier, festival suivi de jeux animés par Jacques Karpel et Jean Dongues. En finale de cette journée, Le Courrier de l’Ouest conclut : « Une grande victoire a été enregistrée : celle de la ville d’Angers et des 50 000 spectateurs de cette soirée exaltante. »
Le grand cérémonial du départ
Le 30 juin, l’ouverture du contrôle des joueurs démarre à 11 h 15. L’organisation est bien minutée. Après le contrôle et la distribution du ravitaillement, les équipes sont présentées suivant l’ordre alphabétique des nations représentées, en terminant par les trois équipes de France. L’envoi des couleurs est assuré par le groupe folklorique du quartier de la Roseraie, les hymnes nationaux sont joués par la Musique municipale sous la direction de René Boivin. Les groupes folkloriques La Brise d’Anjou et la Compagnie Marc-Leclerc sont de la fête. Enfin, moment solennel, le cortège des cyclistes étant en formation au fond de la place, au niveau du boulevard Daviers, le maire Jean Turc effectue à 12 h 34 l’ultime geste du long protocole officiel. Après avoir remis un fanion de la ville d’Angers au représentant de la municipalité de Vittel, qui assurera le départ de la prochaine édition, avec les ciseaux présentés par la duchesse d’Anjou 1967, il coupe le ruban tricolore placé en travers de la piste cyclable.
Alors s’ébranle « l’immense armada » des coureurs pour un défilé en ville par les boulevards du Ronceray, Henri-Arnauld, du Château…, avec retour au boulevard Daviers à 13 h, où a lieu le départ réel du 54e Tour de France pour sa première étape vers Saint-Malo. On peut laisser le mot de la fin à Jacques Goddet : « Je dois vous dire ma joie et ma gratitude. Angers et le Tour de France ont tout pour s’entendre et s’unir ». L’union se poursuit à cinq reprises dans les années soixante-dix. En 1975, la ville se voit attribuer la médaille de la Reconnaissance du Tour de France.
Voir le tableau récapitulatif des passages du Tour de France à Angers dans la chronique sur le premier passage du Tour, en 1903.