Trésors d'archives
Exposition virtuelle de quelques belles pièces d'archives
De son véritable nom Charles Deschiens, Hirvyl est né le 5 août 1884 à Laval, fils de Charles-Auguste, sous-chef de gare. Journaliste, puis éditeur, il s'établit à Angers au 1 rue d'Alsace. Il dirige la publication du journal bimensuel illustré le Cri d'Angers - spécialisé dans les arts et lettres, les sports, le tourisme et les mondanités - de sa fondation en 1910 à sa suppression à la fin de 1914. Après la guerre, Hirvyl crée une maison d'édition qui se distingue par la publication de plusieurs guides touristiques illustrés, ainsi celui consacré à Bagnoles-de-l'Orne au bois-dormant. Mais l'édition publicitaire, comme en témoigne cet album-catalogue, est un domaine où il excelle.
Ses publicités, très soignées, font preuve d'un goût artistique très sûr, d'un art de la couleur, typique de la période Art déco. Elles font penser quelquefois au décor des reliures d'André Bruel. Charles Hirvyl a fait appel à des artistes au talent consommé. Le célèbre peintre Charles Tranchand est son collaborateur habituel. Il lui réalise de délicates compositions aquarellées ou gouachées. L'affichiste Géo Ham lui donne également des dessins, comme l'angevin Charles Duvivier. L'album présenté ici - apparemment la seule pièce conservée de ses archives - renferme essentiellement des publicités touristiques (villes d'eau, hôtels) et commerciales. S'y ajoutent des menus, cartes des vins, cartes de voeux, en-têtes de lettres, étiquettes de liqueurs ou de fromages. Ses clients sont surtout répartis sur une aire géographique allant de la Picardie à la Loire et spécialement en Normandie, à Chartres, au Mans et en Anjou. Trois grands hôtels d'Angers font appel à ses services : l'hôtel de France ; celui de la Croix-de-Guerre, rue Châteaugontier et l'hôtel d'Anjou, boulevard Foch.
Charles Hirvyl faisait partie de la Chambre syndicale de publicité de Paris. Il meurt à Angers, le 16 décembre 1935. Paul Cardi, directeur-propriétaire du Petit Courrier ; Paul Ragot, directeur de la Société générale ; les directeurs de la Belle Jardinière et du Grand Bon Marché ; le relieur Seguin ; des imprimeurs d'Angers et de Nantes, maintes personnalités du commerce et du journalisme assistent à ses obsèques en l'église Saint-Laud. Une belle couronne de laurier orne la voiture funéraire qui le conduit au cimetière de l'Ouest. Ses éditions, reprises par son épouse Madeleine et transférées rue Jules-Dauban en 1938, lui survivent jusqu'en 1949. Madeleine Hirvyl décède à Angers, au 15 bis rue de la Roë, en 1955 .