Trésors d'archives
Exposition virtuelle de quelques belles pièces d'archives
Dès la création de la mairie en 1475, le greffier est chargé de la tenue des registres avec le titre de "garde des archives". Les documents sont conservés dans un grand coffre fermé par une triple serrure dont les clefs sont partagées. Un premier inventaire est rédigé par le greffier entre 1519 et 1534. Il en subsiste un fragment de vingt-deux feuillets. Les titres de la ville y sont largement analysés et cotés par lettre alphabétique sans être mis dans un ordre chronologique.
En 1623, le greffier constate que vingt volumes des registres de délibération sont perdus ou prêtés. Ils sont activement recherchés. Le 7 mai 1647, les échevins décident enfin de faire dresser inventaire solennel de tous les tiltres qui à chaque changement de maire (tous les deux ans) devra être vérifié par une commission spéciale. Cependant des déménagements répétés apportent de nouveau un tel désordre aux archives que l'administration de la ville en est entravée. Le greffier Dupin est donc prié de réaliser un inventaire en 1715. Peu fiable, il est remplacé par un nouvel inventaire en 1735, qui existe toujours.
Malgré tout, le désordre s'installe encore dans les archives et l'on charge en 1773 le secrétaire-greffier Bancelin d'y remédier avec l'aide qu'il voudra. Ce sera le feudiste Fombeure, employé à partir de 1774. Le 2 janvier 1775, il a déjà passé deux cent une journées au classement et ses deux aides, cent quarante. Le conseil de ville décide le 29 juillet 1776 que les titres de la ville seront reliés pour ne plus être déclassés et qu'une table générale alphabétique sera dressée : traité est passé avec le sieur Fombeure moyennant 3 600 livres.
Le 30 juillet 1779, le commissaire pour l'arrengement du trésor convient avec le relieur Tripier de lui payer trois livres par chaque volume de titres qu'il reliera et couvrira en bazanne aux armes de la ville des deux côtés avec l'inscription du titre selon les instructions qui lui seront données à condition que la relieure en sera faite incessament et dans la grande salle haute de l'hôtel de ville (BB 128, f° 128). L'ensemble, ordonné par matière, forme le grand cartulaire en cent cinquante et un volumes. Il est accompagné par onze volumes d'index général, manuscrits sur un formulaire imprimé, sous le nom de cartulaire analisé. Le tome III, analysant les volumes XXX à XXXV, concerne les places publiques de la ville, dont certaines parties sont affermées.
En août 1786, l'inventaire est à peu près achevé. Depuis le déménagement mal conduit des archives dans le nouvel hôtel de ville en 1825, il ne reste malheureusement plus que quinze des volumes de titres. Aussi le cartulaire analysé est-il d'autant plus précieux pour l'histoire d'Angers.
Bibliographie : BERTOLDI (Sylvain), "Histoire des Archives municipales d'Angers (XVe-XVIIIe siècles)", Revue d'archivistique de l'Université de Haute-Alsace, n° 3, octobre 1992, p. 35-47.