Trésors d'archives
Exposition virtuelle de quelques belles pièces d'archives
Les villes du XIXe siècle ont connu plusieurs cycles de développement : voirie, équipements publics, électrification… et transports publics. Le besoin se faisait sentir de mieux relier centres urbains et faubourgs. Certaines, Paris la première en 1827, Angers en 1828, avaient déjà des lignes régulières d'omnibus, idée du commerçant nantais Omnes - d'où le nom des voitures. Sous le Second Empire apparaissent les premiers tramways, à traction animale. Les trente premières années de la IIIe République sont les "trente glorieuses" de ce moyen de transport. Les systèmes de traction sont de plus en plus modernes : vapeur, air comprimé, électricité. Les concessions commencent à se multiplier dans les années 1873-1875, au Havre, à Marseille, Nancy, Orléans, Tours.
L'idée est évoquée à Angers pour la première fois en 1871. La société anglaise établie à Londres sous la raison Waringt frères et Paraire, représentée dans l'Ouest de la France par l'architecte Racine à Tours (celui-là même qui construisit le cirque-théâtre d'Angers en 1866), propose l'établissement d'une voie ferrée à l'américaine, c'est-à-dire un tramway à chevaux. La voie formerait un cercle complet autour de la rive droite avec une ligne spéciale vers les Ponts-de-Cé. Une concession de cinquante à soixante ans serait accordée à la société. L'architecte Aïvas, chargé d'étudier la question, rend un rapport favorable au conseil municipal le 25 août 1871. Ce système fonctionne déjà sur le trajet de Paris à Saint-Cloud et d'autres villes importantes d'Europe et des États-Unis l'ont adopté. Seules deux réserves sont apportées : la durée de la concession sera abrégée, le réseau devra être étendu à la Doutre et à Trélazé.
Le principe de l'utilité publique du projet est adopté le 20 mars 1872 à la courte majorité d'une voix. L'enquête d'utilité publique a lieu. Le résultat en est favorable, mais, peut-être à cause du peu d'enthousiasme de la municipalité dont la priorité d'action est le développement de l'enseignement primaire, le ministre des Travaux Publics décide de ne pas donner suite à la demande de concession (10 août 1872). Vingt-trois ans plus tard, le septième projet de tramways reçoit l'agrément ministériel, le 8 juillet 1895. Deux industriels lyonnais, Grammont et Faye, concessionnaires des tramways de Dijon et de Besançon, et par la suite du Mans et de Rennes, mettent en place à partir de mai 1896 un réseau de cinq, puis sept lignes qui fonctionnent, pour celles de Trélazé et des Ponts-de-Cé, jusqu'en 1949. A partir de 1932, les autobus remplacent peu à peu les tramways.