1929 - Henri Cordier, artiste angevin

Trésors d'archives

Exposition virtuelle de quelques belles pièces d'archives

Bois gravés d'Henri Cordier : le château et la rue de la Censerie à Angers. 1929.
Bois de fil, 12 x 10 (épaisseur 2,2 cm).

Arch. mun. Angers, 1 J 122.
ROBERT (Jean), "A travers le vieil Angers", illustré de dix estampes gravées sur bois par Henri Cordier, Angers, 1930.
Arch. mun. Angers.

Le passage de la Censerie, par Henri Cordier. Estampe publiée dans Jean Robert, "A travers le vieil Angers", Angers, 1930.


Dans l'entre-deux-guerres, la vie culturelle et artistique angevine est très riche. Parmi les artistes, on peut citer les architectes Jamard et Jusserand, les sculpteurs Chesneau (conservateur du musée des Beaux-Arts), Karcher, Guilleux et Legendre, les peintres et graveurs Henri Cordier, Jean-Adrien Mercier, Louis-Charles Morin, Charles Tranchand, Gobô, Charles Berjole, René Livache (directeur de l'École des Beaux-Arts), Audfray, Abel Ruel, Terpereau, Lorioux (illustrateur des fables de La Fontaine)…, sans oublier le relieur André Bruel. La littérature n'est pas moins bien représentée avec René Bazin, Mathilde Alanic, Henri Cormeau, Marc Leclerc, Jacques Isolle alias André Bizouillier dont la bibliothèque était célèbre, Alphonse Métérié…

 Des éditions très soignées de ces auteurs voient le jour, en particulier grâce à l'activité d'éditeur d'André Bruel, entre 1923 et 1942, sous la marque le Bibliophile angevin. En 1930, il publie l'ouvrage de Jean Robert, A travers le vieil Angers, illustré de trente gravures d'Henri Cordier. Les bois gravés originaux de sept de ces gravures sont conservés aux Archives municipales d'Angers. Henri Cordier a illustré de gravures sur bois plusieurs ouvrages d'auteurs Angevins : Un jeudi à la Vignolle (1928) et Journal de vacances (1931) de Jacques Isolle, Le château de Saumur (1934) du colonel Savette, les Regrets de Du Bellay (1944) avec préface de J. Isolle. Artiste discret, au talent multiforme, il est né le 2 juillet 1897 à Châteaurenard, dans les Bouches-du-Rhône. Si son ascendance maternelle est provençale, ses aïeux paternels sont installés à Saumur depuis la Restauration où son arrière grand-père est écuyer en chef au Cadre noir en 1825. De 1915 à 1918, Henri Cordier est élève à l'École des Beaux-Arts de Nantes, alors dirigée par Emmanuel Fougerat. Devenu professeur de dessin au collège Saint-Louis de Saumur, membre de la Société des Lettres, Sciences et Arts du Saumurois, il consacre tous ses loisirs aux arts, que ce soit à la gravure sur bois de fil, au dessin, à la peinture, à l'aquarelle et vers la fin de sa vie, à la tapisserie.

 Artiste avant tout, il n'a jamais éprouvé le besoin de commercialiser son oeuvre. C'est pourquoi il a peu exposé, sinon en 1928, lors de la l'exposition d'artistes saumurois organisée en 1928 au foyer du théâtre de Saumur par la Société des Lettres, Sciences et Arts. Ses oeuvres sont déjà de techniques très diverses : nature morte (peinture à l'huile), rue du Fort (dessin à la plume), triptyque sur la vie de saint François, vieilles maisons (gravures sur bois)… Dans ses peintures, d'inspiration toute différente de celle de ses gravures sur bois, il passe du figuratif à un stade intermédiaire entre l'abstrait et le symbolique. Chacun de nous, confie-t-il au journaliste de la Nouvelle République le 23 novembre 1965, porte en lui des images qu'il peut retrouver. Pour celui qui le désire, cette image gardée par le subconscient peut être rendue à la conscience, grâce à un long travail de concentration. L'homme passe à travers des forêts de symboles. C'est à partir de là que je bâtis ma peinture. Henri Cordier est mort à Saumur le 29 décembre 1986 .

Bibl. BAUCHARD (R.), "Les gravures sur bois d'Henry Cordier", Bulletin de la Société des Lettres, Sciences et Arts du Saumurois, juillet 1932, p. 33-38.

Je lis et je relie. La bibliothèque d'André Bruel, relieur d'art en Anjou. Catalogue de l'exposition organisée par la Bibliothèque municipale, 17 septembre-13 novembre 1994, Paris-Angers, 1994, 88 p.

Bois gravé d'Henri Cordier : le passage de la Censerie à Angers, 1929. Bois de fil, 12 x 10, épaisseur 2,2 cm. Arch. mun. Angers, 1 J 122.