Trésors d'archives
Exposition virtuelle de quelques belles pièces d'archives
L'usage des jetons remonterait au XIIIe siècle. Ils servaient à l'origine à compter, comme l'indique l'étymologie du mot, provenant du verbe jeter, c'est-à-dire compter en ancien français. A partir du XVe siècle, ils servent de gratification de fin d'année aux officiers de certaines administrations. Le nombre des jetons reçus était fonction de la position hiérarchique. C'était ce que l'on appelait le droit de jetons.
Angers possède une assez belle série de jetons. Il faut distinguer les jetons des maires des jetons de ville. Tous sont distribués aux membres du corps de ville. Les premiers le sont à la fin de chaque mairat. Le plus ancien connu est le jeton de René Boylesve, sieur de Goismard, émis en 1638. Les seconds en revanche, sont donnés chaque année, en guise d'étrennes. Depuis 1702, ils doivent être fournis par le fermier de la cloison. Comme l'indique l'état de 1754, le maire reçoit quarante jetons, les échevins et les conseillers vingt chacun. A cette date, il en est gravé 480 moyennant 854 livres. Ces jetons en argent servent aussi de présent pour des personnes de marque, ou de gratification en remerciement de services rendus. Ils sont gravés de l'effigie du roi et des armes de la ville avec la devise Assiduis consiliis ou Municipale praemium. A partir de 1773, ils portent l'effigie de Monsieur, duc apanagé d'Anjou, s'interposant entre le roi représenté en buste et la ville sous les traits d'une femme à genoux, appuyée sur un écusson à ses armes.
Le jeton de Vincent Benoist (maire de 1751 à 1755) porte ses armes dans un écusson ovale - d'azur au perroquet d'or perché sur une branche d'olivier de même - et au revers les armes de la ville avec la légende Mairie d'Angers. 680 jetons en argent ont été frappés et distribués le 1er mai 1755 : cent au maire, soixante au lieutenant de roi, au lieutenant général en la sénéchaussée et au procureur de la ville, vingt aux échevins et conseillers, au secrétaire, au receveur des deniers patrimoniaux, au capitaine de l'arsenal et au lieutenant général de police. Trois cents jetons supplémentaires, en cuivre, sont donnés au maire.
Bibliographie : . PLANCHENAULT (Adrien), Les jetons angevins, Chalon-sur-Saône, 1901, 116 p. Supplément, 1907, 14 p. ; [MUSÉES D'ANGERS]. Monnaies et jetons. Choix de monnaies grecques, monnaies d'or gauloises, romaines, mérovingiennes, royales françaises et étrangères. Jetons des maires et quelques billets. Catalogue édité à l'occasion des journées de la Société française de numismatique, Angers, 5-6 juin 1982, Angers, 1982, 42 p., IX pl.