1920 (vers) - Publicités Cointreau

Trésors d'archives

Exposition virtuelle de quelques belles pièces d'archives

Deux grandes familles ont animé l'industrie angevine aux XIXe et XXe siècles : les Bessonneau et les Cointreau. Leurs produits étaient connus partout à l'étranger. Si l'entreprise Bessonneau a disparu en 1966, aujourd'hui Cointreau est toujours la marque de spiritueux la plus connue dans le monde, comme la liqueur française la plus consommée.

 L'association de deux frères, Édouard-Jean le boulanger et Adolphe le confiseur-liquoriste, fonde l'entreprise Cointreau en 1849. A l'origine, la production Cointreau ne se distingue pas de celle de la plupart des autres liquoristes qui fabriquent eux aussi du guignolet. Le succès venant, l'entreprise est transférée en 1858 de la rue Saint-Laud à l'angle du quai des Luisettes (quai Gambetta) et de la place Molière. Édouard Cointreau, qui en prend la direction en 1875, lui donne en vingt ans une envergure internationale. Ses voyages lui font pressentir le déclin des liqueurs sombres et aux saveurs compliquées. Aussi invente-t-il pour se démarquer de ses nombreux concurrents une liqueur blanche et fraîche, cristalline, parfumée à l'orange, le "triple-sec". Pour la lancer en 1898, il fait appel au talent de l'affichiste Auguste Tamagno, disciple de Jules Chéret. Beaucoup moins connu que son maître, il excella cependant dans l'affiche publicitaire : l'Absinthe Cusenier oxygénée, c'est la santé (1896) ; Demandez un Marra. Apéritif sans rival ; Aluminite, batterie de cuisine idéale (1900) ; la Framboisette (1905), la Prunelline Gerbault (liqueur)…

 Il imagine d'associer la nouvelle liqueur cristalline de Cointreau à un pierrot blanc. C'est l'éditeur Camis qui chausse le pierrot, à l'insu de l'auteur, d'un lorgnon, clin d'oeil à celui que porte Édouard Cointreau. Depuis, cette image est inséparable de la liqueur, à tel point qu'elle est simplement rajeunie de temps à autre et modernisée, notamment par le peintre Jean-Adrien Mercier, petit-fils d'Édouard Cointreau.

 Le succès du Cointreau est confirmé par toutes les expositions internationales. Les premières succursales à l'étranger sont créées : Bruxelles en 1893, Berlin, Vienne, Londres… Dans l'entre-deux-guerres, la firme poursuit son expansion en direction des pays d'Europe centrale. Les usines d'Angers sont reconstruites de 1936 à 1959. Devenues insuffisantes, toutes les fabrications sont transférées sur la zone industrielle de Saint-Barthélemy en 1971. Les nouveaux bâtiments de 45 000 m2 sont inaugurés le 5 mai 1972. Trente millions de bouteilles sortent des chaînes d'embouteillage chaque année. En 1989, Cointreau s'associe au groupe Rémy-Martin pour former le deuxième groupe français de spiritueux.

Facture à en-tête illustré des établissements Cointreau. Vers 1920.
Papier imprimé, 21 x 13,2.
Arch. mun. Angers, 4 J 27.

Bibliographie : JEANNEAU (Jacques), "La société Cointreau, d'Angers au marché mondial", dans Eaux de vie et spiritueux, colloque de Bordeaux. Paris, C.N.R.S., 1982, p. 307-312. ; MERGNAC (Marie-Odile), "Les Cointreau", dans Gé-Magazine, n° 114, 1993, p. 27-31.