1897 - Architecte Adrien Dubos

Trésors d'archives

Exposition virtuelle de quelques belles pièces d'archives

L'album de l'architecte Adrien Dubos provient de l'ancienne collection du musée d'architecture d'Angers fondé par le testament de l'architecte Moll en 1876, installé au musée des Beaux-Arts, déménagé au musée Pincé en 1889, puis à l'hôtel des Pénitentes en 1922 avant de sombrer dans l'oubli à la veille de la seconde guerre mondiale. Adrien Dubos lui lègue ses archives professionnelles lors de sa cessation d'activité en 1914.

Né à Angers place du Ralliement le 30 mars 1845 d'un père coiffeur, il fait ses études à l'École des Beaux-Arts de Paris sous la direction de Paccard et de Jules André. Diplômé en 1868, il revient se fixer dans sa ville natale. Son oeuvre, très diverse, porte sur une centaine d'édifices construits entre 1869 et 1913, bâtiments publics et privés, architecture religieuse et civile. Sa clientèle est essentiellement angevine. L'album ne contient que six commandes émanant d'autres départements. D'un format de 1,05 m sur 0,76 m, ses 204 pages renferment à la fois les plans et élévations de ses constructions, mais aussi des aquarelles, photographies, cartes postales et extraits de revues à titre de documentation.

Adrien Dubos a élevé un grand nombre de maisons particulières dans les quartiers résidentiels d'Angers (rues La Fontaine, Mirabeau, Rabelais, du Quinconce…). Le très décoratif immeuble de rapport, qu'il prévoit dans le style Louis XIII à l'angle de la rue du Quinconce et de la rue Franklin, a été bâti avec fort peu de modifications (à l'exception du balcon, supprimé). Il n'édifie qu'un seul groupe de maisons "à bon marché", rue Saint-Léonard. En 1886, il bâtit sa propre habitation, 10 rue Grandet, face à la Caisse d'Épargne d'alors.

La campagne angevine lui doit plusieurs châteaux : du Petit-Port à Bouchemaine, des Haies à Contigné, de Varennes à Feneu, de Grézillon à Pontigné… Il restaure très largement celui de la Houssaye à Saint-Laurent-du-Mottay. Il édifie également plusieurs écoles publiques ou privées. L'architecture religieuse l'intéresse, de même que les monuments historiques. Sa gravure intitulée composition artistique des monuments historiques d'Angers montre ceux qu'il admirait le plus : le château (restitué à la Carcassonne), la galerie des chevaliers de la cathédrale, le musée Pincé et la tour Saint-Aubin. Il dessine la même composition pour les monuments modernes de la ville (toutes deux sont éditées en carte postale), y rassemblant le Grand Cercle, le théâtre inauguré en 1871, le palais de justice, l'église Saint-Laud, sans oublier l'une de ses oeuvres, qu'il considère comme majeure : l'église Saint-Thomas-d'Aquin du couvent des Dominicains. Délaissant le style romano-byzantin en vogue, il s'inspire de l'abbatiale Toussaint (ruinée vers 1815) et du choeur de Saint-Serge pour créer une église de style angevin originale.

L'urbanisme le tente en 1896. Il est classé premier, devant son collègue Réchin, au concours lancé pour l'embellissement de la place du Ralliement. Son projet dégage le centre de la place, décoré par une grande mosaïque reproduisant celle découverte dans les fouilles de 1878. Les quatre angles sont ponctués de kiosques entourés de jardinets et de balustrades supportant des statues. Faute de crédits, le concours n'est suivi d'aucune réalisation. Adrien Dubos, membre du comité de patronage de l'École régionale des Beaux-Arts, se retire des affaires en 1914 et meurt rue Grandet le 13 mai 1921.