Vous vous interrogez sur la dénomination de l'une des 1647 voies d'Angers ? Quelle est la personnalité, l'événement, le bâtiment ou le lieu-dit ancien auquel elle fait référence ? Ce dictionnaire en ligne vous en donne l'histoire...
Dictionnaire en cours de refonte : un astérisque indique les rues dont les données ont été revues et complétées.
Réalisation : Marie-Luce Fabre, Sylvain Bertoldi
En savoir plus : Les premières dénominations officielles de rues
Justices Madeleine Saint-Léonard
Baraterie (rue de la)
Emmanuel-Camus (rue)
25/01/2021
Victoire Mahieu (1787-1868) a été directrice de la première école maternelle ouverte à Angers en 1833 rue du Saint-Esprit, dans la Doutre. On disait alors « salle d’asile ». En août 1836, elle obtient la direction de la deuxième salle d'asile créée à Angers, Saint-Michel, dans des bâtiments modernes, rue de Bouillou (actuelle école maternelle Bardoul), Victoire-Adélaïde Mahieu s’est dévouée à sa tâche. C’était une belle figure désintéressée au service de ses concitoyens et des plus pauvres. Elle était mue, disait-elle, par deux motifs puissants : l’intérêt que lui ont toujours inspiré les enfants des pauvres et l’honneur de concourir à l’accomplissement d’une œuvre éducative bien en accord avec ses sentiments et sa vocation.
Sous son impulsion, l'asile Saint-Michel prospère. Il est remarqué par le ministère de l'Instruction publique et des Cultes qui lui confère, par arrêté du 30 septembre 1857, le titre de salle d’asile modèle : « La décision rendue par Son Excellence, en même temps qu’elle témoigne de l’opinion avantageuse que l’administration a de la direction donnée à cet établissement, me paraît un hommage rendu à sa bonne installation matérielle. C’est en effet le premier en France, depuis la promulgation des nouveaux décrets [du 22 mars 1855] qui obtienne le titre de salle d’asile modèle. »
Mlle Mahieu décède le 14 juillet 1863 à 75 ans, alors qu'elle exerçait toujours ses fonctions de directrice de la salle d'asile Saint-Michel. Elle a laissé un souvenir « impérissable » dit-on d'elle près de 45 ans après son décès : « Cette femme du peuple donna toute sa vie l’exemple d’un désintéressement auquel l’on doit rendre hommage […] car ce nom doit être vénéré et perpétué dans ce quartier prolétarien ; il est synonyme de charité, dévouement. ». Cette intervention de M. Lecoq au conseil municipal du 21 janvier 1907 visait à obtenir que le nom de rue Bardoul, donné à la rue de Bouillou en 1904, soit changé en rue Adèle Mayeux (erreur à la fois sur le prénom et le nom, pour Victoire Mahieu), La proposition n'est pas adoptée : le conseil municipal décide seulement d'une plaque commémorative à placer à l'entrée de l'école maternelle.
Voie nouvelle ouverte dans le cadre d'un projet immobilier de maisons individuelles en locatif social.
Victoire-Mahieu (rue)