Dictionnaire des rues

Vous vous interrogez sur la dénomination de l'une des 1644 voies d'Angers ? Quelle est la personnalité, l'événement, le bâtiment ou le lieu-dit ancien auquel elle fait référence ? Ce dictionnaire en ligne vous en donne l'histoire...

Dictionnaire en cours de refonte : un astérisque indique les rues dont les données ont été revues et complétées.
Réalisation : Marie-Luce Fabre, Sylvain Bertoldi

En savoir plus : Les premières dénominations officielles de rues

JÉNOT (rue Maurice) *
Quartier :

Monplaisir

Commençant :

Aspirant-Félix-Pineau (rue de l')

Terminant :

Picardie (rue de)

Date dénomination :

16/01/1956

Histoire du terme choisi :

Maurice Jénot (Angers 25 juin 1909 - Saint-Jean-de-la-Ruelle, Loiret, 8 octobre 1943), résistant.
Son père était musicien (bassoniste) à l'orchestre de la Société des concerts populaires ; sa mère, couturière.
Employé municipal à Angers avant la guerre, il passe dans la clandestinité. Recherché comme communiste à partir du 14 août 1942, il est condamné par contumace par la section spéciale de la cour d'assises d'Angers à dix ans de travaux forcés.
En décembre 1942, il devient commandant du groupe FTP Chanzy et peu après est nommé commissaire politique interrégional FTP pour les départements du Loiret, Loir-et-Cher, Cher, Nièvre et Indre-et-Loire. Son frère André l'aide à maintes reprises, en le cachant, en transmettant des tracts... Sa soeur, qui habitait Longué, l'a également caché. C'est Maurice Jenot qui organise l'attentat - manqué - contre Marcel Déat à Arbourse. (Nièvre).
Sur dénonciation d'un Angevin qui téléphona au chef de la sûreté d'Orléans, il est arrêté le 26 mars 1943 par une brigade mobile du service de police anticommuniste à la gare d'Orléans. Il demeurait alors 22 rue du Grand-Marché à Tours. Dans les opérations, plus d'une centaine de personne sont arrêtées.
Par jugement du tribunal de la Feldkommandantur 589 à Orléans du 1er octobre 1943, il est condamné à mort comme franc-tireur, avec seize autres camarades. Le 8 octobre, il est fusillé avec eux au stand de tir des Groues à Saint-Jean-de-la-Ruelle. Sa dépouille est inhumée au cimetière de la commune de Saran (Loiret).
Sa mère demeurait toujours à Angers, 59 rue Saint-Laud. Elle est prévenue du décès de son fils le 24 novembre 1943. Par la suite (le 15 février 1945), sa famille demande exhumation et restitution de son corps. Il est réinhumé à Angers dans le caveau familial au cimetière de l'Est (carré 1). Son nom est gravé sur le monument aux fusillés de Belle-Beille, à Angers, au parc de la Garenne. Une plaque a été posée sur la maison familiale du 59 rue Saint-Laud.

Sources : Maitron des fusillés (en ligne), Brigitte Chaillou, Nicolas Delaunay (petit-neveu de Maurice Jenot) et Archives patrimoniales Angers, 4 H 103.

Terme normalisé :

Maurice-Jénot (rue)