Dictionnaire des rues

Thérèse Antoine (1885-1975). Née à Sainte-Christine, mariée le 4 août 1913, une petite Marie-Thérèse lui naît le 14 novembre 1914, alors que son mari Auguste est parti pour la guerre, pendant laquelle il sera tué. Il ne connaîtra jamais sa fille. 
Sage-femme, Thérèse fait ses tournées de malades à vélo. En 1920, elle est à la tête d'une clinique, 9 rue de la Préfecture. En 1931, elle est toujours à cette adresse, avec deux femmes de chambre et une mécanicienne. Vers 1952-1955 apparaît l'appellation “clinique Saint-Gérard” (première occurrence dans l'annuaire Siraudeau de 1956, le précédent datant de 1952), pour disparaître de l'annuaire téléphonique de 1972.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la clinique se trouve juste en face de la Gestapo (lire Michel Lemesle, Chronique d'Angers sous l'occupation, p; 121). Une nuit, vers 2 h du matin, deux sentinelles en armes vinrent chercher Thérèse Antoine, on la poussa par le portail du 16. Dans un corridor, elle aperçut des hommes le visage en sang. Plus loin se tenaient trois femmes qui venaient d'être arrêtées, l'une d'elle portait un bébé dans les bras. Les Allemands ordonnèrent à T. Antoine de le prendre. La femme fut fusillée et la sage-femme garda le bébé jusqu'à la Libération.

T. Antoine est décédée à son domicile du 27 rue Bougère le 15 mars 1975, à 89 ans. 

Voie nouvelle au statut privé, issue de deux projets immobiliers en 2024.

Thérèse-Antoine (rue)