Du déclin à l’expansion

Début XXe et entre deux guerres

L'expansion s'arrête au début du XXe siècle : stagnation démographique, rupture dans la croissance industrielle, pertes de la première guerre mondiale engendrent un assoupissement de l'économie et de l'urbanisme.

Après la guerre, de 1928 à 1936, le conseil municipal se penche sur de grands projets d'urbanisme : un plan « d'aménagement, d'embellissement et d'extension » est imprimé en 1934. On y prévoit beaucoup. Rien, à l'exception de l'aménagement du nouveau parc de la Garenne, ne sera réalisé avant les années cinquante. L'excellente position géographique d'Angers lui vaut d'abriter en 1939-1940 le gouvernement polonais en exil, mais aussi d'être choisie par l'occupant comme base, à partir d'avril 1941, de l'administration militaire de l'Ouest (Militärverwaltung B), s'étendant à dix-sept départements.

 

Nouveaux quartiers

La fin de la seconde guerre mondiale apporte un nouveau souffle : politique, démographique et industriel. Le premier maire socialiste de l'histoire d'Angers est élu en 1945. Deux ans plus tard, un ami du général de Gaulle, Victor Chatenay, remporte à son tour les élections municipales. Au pouvoir jusqu'en 1959, il entreprend, avec l'aide du préfet Jean Morin, une vaste oeuvre de modernisation et d'industrialisation qui sera poursuivie par ses successeurs.

Angers conquiert peu à peu tout son territoire. Le baby boom lui fait dépasser la barre des 100 000 habitants en 1954. De nouveaux quartiers se développent rapidement à la périphérie. On applique à Belle-Beille, pour la première fois en France à grande échelle, les procédés de préfabrication industrielle (1953). Pour résorber le retard accumulé depuis cinquante ans, la ville bâtit et rénove en grand. Certains quartiers du centre ville, devenus de véritables taudis, sont parallèlement repris : Saint-Michel, autour de la route de Paris (à partir de 1957) ; Saint-Nicolas, dans la Doutre ; la République.

 

Nouvelles industries

Le déclin des industries traditionnelles est compensé par la décentralisation d'industries nouvelles : Soretex (1948, actuellement Thyssen), Thomson (1957), Bull (1961-1963), Cibié (matériel pour automobile, 1967), DBA (freins pour automobile, 1972), tandis que les filatures et corderies Bessonneau cessent leur activité en 1966. D'autres entreprises se sont implantées depuis : le constructeur de camions Saab-Scania (1991), le spécialiste de la micro-informatique Packard-Bell (1994, devenu Nec Computer international)…

Angers se spécialise dans les technologies de pointe et la santé, tout en renforçant son pôle végétal : laboratoires de recherche du CNRS, de l'INRA… La Station nationale d'essais de semences est décentralisée à Angers, tout comme l'École nationale supérieure d'horticulture de Versailles (section horticole). L’Office communautaire des variétés végétales s’y implante en 1997. Une technopole est créée en 1986. Elle couvre à présent 300 hectares, sur deux sites : le parc scientifique de Belle-Beille et celui des Capucins, à vocation médicale.