Ce dessin s’inspire d’une publicité pour les parapluies Lafarge, dans les années soixante-dix. L’entreprise avait alors déjà cent vingt ans.
C’est Pierre Sarret qui l’établit rue Chaussée-Saint-Pierre vers 1840, puis monte une fabrique de parapluies rue Boisnet vers 1855. En 1882, son gendre Édouard Lafarge lui succède et s’associe en 1887 avec son jeune frère Léon. De vastes bâtiments spécialement aménagés pour la fabrication des parapluies sont inaugurés 41 avenue Besnardière le 29 novembre 1894.
Léon Lafarge, resté seul à la tête de l’entreprise en 1907, conquiert de gros marchés aux colonies et à l’étranger. Le parapluie de berger, indestructible, dont les baleines sont en rotin, est un succès en Afrique, à Madagascar…
Des annexes sont ouvertes 3 rue Robert-le-Fort, pour les ateliers de vernissage et à la Pyramide (Trélazé), pour l’assemblage des parapluies ordinaires destinés à l’exportation.
Des succursales sont créées à Bruxelles (avec une petite usine) et à Paris, ainsi qu’une série de magasins parisiens, les « 3-6-9 » qui vendaient respectivement des articles à 3, 6 et 9 francs.
Après le décès de ses fils Albert et Robert aux armées lors de la guerre de 1914-1918, Léon Lafarge appelle pour le seconder ses deux gendres, Paul Bailliou et Jacques Gangnat. En 1919, il participe à la création de l’usine du Ferro-Laiton, 5 rue Montesquieu, afin de disposer à meilleur compte de montures et garnitures de parapluies. Avec le rachat de la Parasolerie française en 1930, c’est l’apogée. Un million de parapluies sortent chaque année des ateliers.
L’après 1945 est difficile. Il faut multiplier les efforts pour relancer le parapluie, qui se démode malgré une production variée - parapluies d’enfants, télescopiques, Tom-Pouce, de grand luxe, gadgets (avec stylo-bille à l’intérieur de la poignée)… - et diversifiée jusqu’aux parasols, cannes, tentes estivales…
Affiliée au groupe allemand Bremshey depuis 1970, la manufacture Lafarge ferme en juillet 1984.