Ce dessin nous replonge entre 1838 et 1850, avec le premier pont de la Basse-Chaîne, un pont suspendu, œuvre de Joseph Chaley, constructeur parisien associé à l’entrepreneur angevin Thodore Julien Bordillon.
Les ponts suspendus sont alors en vogue, depuis la réussite du premier pont en « fil de fer », construit en 1824-1825 sur le Rhône entre Tournon et Tain, par Marc Seguin et ses frères. Il en est mis en place à Ancenis en 1838, Chalonnes en 1840, Montjean en 1849…
Celui de la Basse-Chaîne est mis en service en septembre 1838. Malheureusement il s’écroule le 16 avril 1850, au passage du régiment du 11e léger : effroyable catastrophe qui coûte la vie à 223 soldats et 3 civils. Les causes en sont bien établies : ni les entrepreneurs, ni l’armée – qui a donné l’ordre aux militaires de rompre le pas et d’espacer les rangs – ne sont en faute. C’est l’oxydation des câbles d’amarrage, le mouvement imprimé au tablier par la tempête qui soufflait et le passage de quelque 500 soldats qui sont à l’origine du désastre. Le pont s’est comporté comme une lame élastique dont les oscillations verticales se sont révélées redoutables.